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Channel: Margot et Faya
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Réfléxions, Tolérance, Expérience, Age, Naïveté, Faute de mieux et Stéréotypes

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Un membre du Palais a créé un excellent post auquel j'avais répondu il y a quelque temps. Alors pourquoi ne pas retravailler un peu le texte et vous le livrer? pour moi BDSM rime avec évolution, réflexion, connaissance...alors allons y gaiement. je précise que le débat est ouvert si vous le souhaitez dans les commentaires.

 La tolérance......dans ma signature sur le Palais il y a marqué "Avant de juger son frère il faut avoir marché plusieurs lunes dans ses souliers". J'aime beaucoup cette phrase...... les autres et leur jugement, j'en ai trop souffert gamin pour ne pas être devenu quasi empathique. Alors cette tolérance, c'est véritablement un état d'esprit pour moi, une conduite fixée à suivre, pour de nombreuses raisons. Mais je vous rassure, l'erreur est humaine, et si j'ai pu vous paraitre un joli coq parfois dans mes écrits, je fais des erreurs à ce niveau comme tous. Il y a quelques temps au cours d'un débat sur le forum par exemple, j'ai blessé une membre qui s'est sentie jugée, même si c'était pas mon intention. J'ai même fait la même connerie avec ma Maitresse des fois....personne n'est parfait, errare humanum est..... Le tout c'est d'être assez lucide je pense pour savoir le reconnaitre quand on a fait une bourde, et de s'excuser.

Évidemment que le BDSM n'échappe pas à la règle des différences avec son prochain, et de la tolérance qui en découle. J'ai quand même envie de dire...malheureusement...j'ai encore en tête les jugements de certaines dominas me disant qu'en tant que switch j'étais juste une girouette qui savait pas ce que je voulais, là où simplement j'aimais les deux côtés. Ça me rappelle aussi des maitres machos haineux ou méprisants avec les soumis, parce que la soumission masculine les fout mal à l'aise dans leur propre virilité. Pourtant quand on sait que la pratique du BDSM est marginale, et qu'on est déjà mis au banc de la société, avec moults clichés qui vont avec, on pourrait se dire qu'entre nous on devrait être plus tolérants. N'est ce pas? Pourtant il n'en est rien.

Étant le plus ancien membre du Palais avec son administrateur, et modérateur, je pense que j'ai beaucoup appris en peu de temps sur l'humain dans ce milieu, sur ce petit monde où tout le monde se connait. Au début au Palais on m'appelait bien chevalier blanc, ou le saint bernard. Je l'ouvrais un peu trop à tort et à travers avec le recul....(qui a dit que je continue? :D). J'aidais les uns, ou du moins j'essayais, les défendant contre le "mal", débattant sans arrêt de tout et de rien. Et puis moi aussi je me suis fatigué. Don Quichotte contre les moulins à vent ça va 5 minutes. J'ai eu mes premières relations D/s, qui m'ont fait évolué, et pratiqué plutôt que théorisé, histoire de bien assimiler. Devenir modérateur m'a fait mettre de l'eau dans mon vin de sudiste sanguin, et fait voir les gens sous un autre aspect. Oui être tolérant, et pédago devient alors un devoir dans ce cas précis(et là je dois dire que l'administrateur est un modèle pour moi dans le genre ;) )

Aujourd'hui mon BDSM, il est fondé sur plusieurs valeurs. La première c'est l'épanouissement de ma Maitresse. Ensuite il est basé sur le concept de révolution permanente à titre personnel(savoir faire des remises en question régulières), sur un certain investissement personnel, qui pourrait se comparer à savoir entretenir le désir chez l'autre. Enfin, il est indissociable de piliers comme l'humour, la tendresse, le respect, le dialogue, la complicité. Pas toujours évident que ces jolis mots ne soient pas une coquille vide de sens, mais j'aime cette ligne de conduite, cette représentation noble du BDSM.

Là où j'ai du mal, c'est avec ceux qui pratiquent l'inverse. J'avoue avoir un mal fou à me contenir face aux gens dans le milieu qui sont à l'opposé de ça. En particulier avec les pervers manipulateurs à tendance narcissique, sadique(dans le sens où seul la détresse de l'autre, et non la douleur.... les excite) et mythomanes, qui détruisent leurs victimes en les vampirisant, en les isolant. Ou avec ceux qui vont cultiver le côté auto destructeur du BDSM chez une personne soumise fragile, faisant tout pour qu'elle plonge dans une dépersonnalisation extrême, une estime de soi négative, là où ils devraient plutôt l'épauler et l'envoyer chez un psy. En fait je crois sincèrement que ma limite perso, c'est le fameux "safe, sane and consensual". Si c'est pas malsain, si c'est pratiqué en toute sécurité, et de manière consensuelle, alors j'ai pas de problème particulier, et je me garderai bien de juger.

Et dans ce monde il y en a certain nombre de gens que j'adore humainement, mais avec qui j'ai pas le feeling dans leur BDSM. Ben pas grave hein. C'est leur histoire, leur truc, en quoi ça me concernerait? "Chacun son BDSM", je dois faire partie de ceux qui ont le plus prêché avec cette phrase sur le Palais. Je continuerai de le faire jusqu'à devenir pépé Faya je crois, parce qu'on se refait pas...mais en expliquant, pas en le balançant à la va vite.  

Haaa l'expérience! Je me méfie comme de la peste de ceux qui ont eu une liste de soumises longue comme le bras, qui pratiquent depuis 20 ans, etc..... Ça nous dit jamais s'ils font du 5 à 7, du D/s à demeure, s'ils ont fait de longues pauses dans leurs relations D/s, s'ils trompent leur partenaire, s'ils font que du virtuel...... A une personne soumise qui veut le truc pour savoir si le potentiel Maitre a vraiment de l'expérience ou pas s'il le prétend, j'aurai tendance à dire qu'elle a qu'à mettre en place de vrais dialogues profonds sur le BDSM(et d'autres sujets) sur une longue période. C'est juste le meilleur moyen de pas se faire avoir, croyez moi....

Sinon pour moi, une Maitresse qui sait juste manier des accessoires n'est pas une bonne Maitresse. La technique au plan physique sans le mental, bonjour les dégâts....ce qui est valable comme pratiques utilisées, ressentis cérébraux comme physiques ne l'est pas d'un soumis à l'autre. Il ne l'est d'ailleurs parfois pas avec la même personne d'un instant sur l'autre. Là c'est que mon humble avis mais pour moi dans le mot Maitre, ici y a une notion de maitrise. Et la maitrise on l'a pas avec un coup de baguette magique. On ne s'improvise pas Maitre en 5 minutes.

Celui qui avait lancé ce sujet fourre tout citait aussi le problème d'humilité......oh purée le nombre de gens qui se sentent plus pisser en s'auto proclamant "maitre" ou "maitresse". Un tel titre, merde ça se mérite. Et un bon guide, avant de guider, il doit apprendre, et s'investir pour cela, ce que la plupart ne font pas, n'ayant même pas une once de démarche de réflexion sur ça. Ne pas oublier non plus que chaque relation BDSM est différente, car chaque soumis comme chaque Maitresse l'est, et car nous évoluons tous sans cesse. Ce qui était vrai hier ne l'est parfois plus au présent, et le sera parfois encore moins demain.

La transition est toute trouvée avec l'age. "Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con" disait Brassens. +1 Un mauvais maitre dès le début, s'il est incapable de remise en question, le restera probablement toute sa vie. Je parlais d'expérience, on mêle souvent ce terme à l'age, et à la maturité qui y sont quand même très liés. Pour mon cas perso, je préfère dire que "je prend de la bouteille", ça englobe un peu le tout. Je l'ai déjà dit à ce jeune Maitre, pour son jeune age, ses écrits montrent une réelle maturité, une vraie réflexion. C'est consistant, argumenté, ça se tient. Pour moi il fais "Maitre" dans le sens charismatique du terme, et c'est par là même qu'il va inspirer le respect à sa soumise, voire aux autres. Certainement plus que bon nombre de Maitres qui ne partagent que bien peu avec la communauté, et qui ne comprennent pas que du coup ils auront plus de mal à trouver leur perle, car ils ne sortent pas du lot(vous me suivez? ;) ).

Pour ce qui est de l'age, c'est vrai, moi aussi ça m'énervait d'entendre cette ritournelle du "tu comprendras plus tard". Ayant pris de la bouteille aujourd'hui, je comprend en partie celui qui va la sortir, puisqu'ayant vécu bon nombre de choses dans ce milieu, ça me parle.....puisque la pratique du réel change quand même nombre de choses par rapport au virtuel derrière un écran. Ceci dit, un débutant avec certaines valeurs théoriques, avec des bases solides sur son propre BDSM a relativement peu de chances de passer à des valeurs à l' opposé de ce qu'il faisait au début, en se désavouant totalement. On change pas une équipe qui gagne, on se refait pas...vous connaissez la musique hein. Il y a bien évidemment quand même une bonne marge d'évolution et changements possibles on est d'accord, comme sur le fait qu'à nouvelle relation, dit recommencement forcément différent.

Enfin sur ce point faut savoir que l'age moyen de la découverte du BDSM est souvent tardif. Vers 40 - 50 ans on est en général plus à même d'avoir fait la paix avec soi même, de vouloir vivre une sexualité libérée avant qu'il soit trop tard, on assume mieux le coté pervers/honteux/tabous vis à vis de la société etc......mais faut aussi savoir que la démocratisation du BDSM(et du sexe), surtout grâce (ou à cause diront nos amis puritains)au net change la donne. Il y a de plus en plus d'adeptes, de plus en plus tôt....mais aussi de plus en plus de "consommateurs", à l'image de la société. Du coup gare à savoir faire le tri....

Hop, transition sur la naïveté. Les administrateurs du forum ont fait un Palais qui leur ressemble. L'équipe rouge et les membres les plus actifs l'ont façonné aussi à cette image. C'est un BDSM plus démocratisé, plus open je pense que bon nombre d'endroits où règnent seulement les codes "old school"ou une marchandisation, une consommation de l'autre. Le Palais, c'est un lieu où les différentes pratiques, visions se côtoient, et où on parle un moment avant de baiser. Combien de fois j'ai lu un mec avec la bite entre les dents se pointer, et se prendre dans la gueule "ici t'es pas au supermarché"...et tant mieux! Quelque part ça nous prouve que ce Palais les gens l'aiment, puisque souvent les membres le défendent contre les intrus avant même qu'un modérateur ne le fasse. C'est p'tet aussi pour ça qu'ici il y a presque autant de nanas que de mecs...parce qu'elles s'y sentent en sécurité. Les histoires des uns et des autres en privé me l'ont aussi prouvé, c'est une vraie seconde famille parfois pour certains. Et ça ça n'a pas de prix, on a eu je ne sais combien de couples.... on a même eu des mariages, des bébés qui en sont issus. Ceci n'empêche pas qu'en tant que modos nous avons fait des erreurs, et que nous en ferons encore, car nous ne sommes pas infaillibles, et que nous faisons le taf ici à titre bénévole, parfois dans un rôle ingrat de gendarme. Ceci n'empêche pas que nous ne contrôlons pas les boites à MP, ni toutes les arrivées. On peut bien filtrer tous les prédateurs qui soient, il en passera toujours un certain nombre entre les mailles du filet. Souvent les plus malins, à notre grand damn.

Enfin du coup pour nous la prévention en tant que rouges, c'est juste un devoir quoi, et malheureusement c'est un devoir qui doit être fait régulièrement, car certains posts finissent dans les oubliettes du Palais parce que ça mange pas de pain, parce que nous sommes le cadre ici, etc..les raisons ne manquent pas. Malheureusement ces rappels de prévention ça suffit pas. En fait ça suffit jamais. Parfois il est désespérant de voir qu'un prêche n'est efficace qu'avec une personne déjà convaincue...ou tout du moins à la recherche d'être convaincue. Dans mon entourage au Palais, j'ai eu des amies soumises, qui ont été sous le joug de véritables manipulateurs pervers mytho etc...et ben avec elles on pourra dire ce qu'on veut, avoir des échanges très sains, où elles vont même dire oui oui tu as raison, paraitre convaincues et remontées comme des pendules...pourtant dans vôtre dos elles replongeront à la première occasion. Je me souviens avoir eu une discussion très intéressante une ancienne Dame du Palais, qui me disait que les femmes étaient souvent très maso vis à vis de ça, avec une tendance à ignorer le gentil garçon, car il faisait pas assez mâle, préférant le bad boy qui les ferait pourtant immanquablement souffrir. Comme je suis d'accord avec ça! Mais pour ces nanas...." je souffre donc je me sens vivre"

D'autres n'ont pas conscience des règles de sécurité à respecter quand on rencontre quelqu'un, surtout quand on le connait pas. Et on rencontre régulièrement le cas de téméraires qui se sont jetés tête baissée dans la gueule du loup...souvent des personnes capables d'appeler Maitre ou Maitresse après 3 échanges msn. C'est malheureux mais c'est ainsi, faut faire avec on y peut rien. Alors on répète. Éduquer c'est répéter. Et ceux qui veulent pas écouter en sachant tout cela....ben tant pis hein, nos conseils n'ont pas valeur de sacerdoce, et on est pas des fanatiques intégristes. Pas plus que l'armée du salut s'ils se cassent la gueule d'ailleurs. Le propre de l'homme ça....si tu lui dis qu'il va se gameler il écoute pas forcément, par contre faire la connerie lui même sera bien plus formateur. Mais à quel prix certaines fois?

 Le point abordé après est tout trouvé. C'est le désespoir de cause, sur le forum une amie appelle ça le choix du "faute de mieux". Et oui, pour pouvoir vivre nôtre BDSM, on est parfois prêts à tout. A se fourvoyer, à s'oublier soi même, à prendre des risques, à avoir une double vie, à avoir mauvaise conscience, et j'en passe. Ceux qui sont mal dans leur peau vont le vivre de manière auto destructrice, au lieu d'aller voir un psy, ou au moins commencer par faire la paix avec leurs démons, avec leur passé. Il y a celles qui espèrent trouver "the" Male avec un grand M qui pleure pas qui va les sécuriser, celles ou ceux qui veulent un 5 à 7 parce que franchement "jamais avec mon vanille, avec le père ou la mère de mes enfants quoi". Il y a celles qui cherchent celui qui va leur apporter le pognon, la situation, les rassurer; il y a les les machos qui espèrent trouver une soumise muette, les frustrés du cul une fille facile, les feignasse une bonne à tout faire. Enfin, il y a aussi ces Maitres ou Maitresses qui vont vous marteler que comme vous êtes soumis, vous n'avez pas le choix car l'offre est bien plus importante que la demande.

Faux n'écoutez pas ces gens là, votre soumission est un beau, voire très beau cadeau dont le dom doit savoir se montrer digne. Soyez toujours exigeant dans votre choix du Maitre ou de la Maitresse, car c'est un devoir de se respecter, et de ne pas brader ce don que vous allez faire de vous même. Grosso merdo donc, pas mal de pratiquants vont dans le BDSM parfois pour tout un tas de mauvaises raisons , aussi variées que stupides, sans avoir réfléchit au préalable sur le pourquoi du comment, sur leur épanouissement là dedans, et celui de leur partenaire.

 Les stéréotypes....., encore un vaste et beau sujet. On entend souvent le couplet du "vrai" Maitre, ou de la vraie "soumise", sujet largement débattu entre les murs du Palais, j'y reviendrai pas. Ça me rappelle aussi le post d'un soumis avec les différentes écoles de domination. Perso, j'ai pas de modèle, je pioche ce que je veux un peu partout, en passant par du shibari nipon, de l'éducation victorienne, de la féminisation en petite chienne, des accessoires high tech, des ustensiles de la vie de tous les jours qui font un bon BDSM bien potache..... Ceci dit ne pas oublier un autre point important, à savoir la réciprocité des pratiques entre partenaires. Et oui, si vous avez pas le même trip un temps soit peu, ça fonctionnera jamais, et c'est aussi valable pour la vision globale, les valeurs de vôtre BDSM. Enfin, piocher à droite à gauche, s'intéresser à tout, me parait être plutôt sain. Mon BDSM est unique en soi, original, il me ressemble et j'ai pas peur de le dire. On est déjà bien assez mis dans des cases, mis dans le rang, au pas, dans cette société où tout doit être formaté, aseptisé pour que je me cantonne à tel ou tel truc. La diversité, c'est le bien. Faya

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