Lors de nos longues discussions au début de notre relation, l’envie pour nous deux était présente de mettre en place une Discipline Domestique assez stricte.
Mon soumis souhaitait, pour mon plaisir mais aussi pour l’aider à être plus « organisé » que cette DD soit clairement définie. Il m’indiquait aussi son besoin que ces corvées lui soient imposées en étant érotisées.
De mon coté, imaginer une vie dans laquelle j’allais être débarrassée de ces taches ingrates n’était pas pour me déplaire, bien au contraire et cela correspondait avec cette image d’une Domina Reine en son domaine dont jamais les mains ne viendraient se salir dans un évier ou en essorant une serpillière.
Au départ, quand Faya est arrivé à la maison, il ne travaillait pas et donc il lui était assez facile de trouver le temps nécessaire pour se transformer en « bonne petite ménagère ». Pour autant il exprimait le manque d’un cadre précis formalisé dans une annexe de notre futur contrat et aussi le manque de cette érotisation qu’il n’est pas facile de mettre en place quand un petit gobelin de 3 ans est dans les parages.
Je voulais de mon coté ne pas trop accélérer les choses et surtout ne rien figer par écrit tant que nous n’aurions pas pris nos marques et appris à vivre ensemble un quotidien mêlant D/s et vanille.
Et le temps semble m’avoir donné raison.
Depuis quelques semaines mon soumis a trouvé un boulot, il part tôt le matin, bosse dur en extérieur quelque soit le temps, et quand il rentre vers 18h00 il est évidemment crevé.
Il lui est alors très difficile de s’appliquer à tout organiser, ranger, préparer dans la maison. Et si tout cela avait été noté dans le « marbre » de notre contrat, il se sentirait alors terriblement fautif de ne pas pouvoir s’appliquer à la réalisation parfaite des taches qui lui sont confiées.
Je sais que beaucoup, soumis comme Maîtresse, rêvent de ces rapports D/s en 24/7 réel, sans que jamais plus le vanille ne vienne polluer la relation. J’ai fait parti de ceux là et j’en ai toujours un peu le rêve. Mais il existe un impondérable implacable qui s’appelle le quotidien… et que bien souvent on oublie dans nos fantasmes.
Alors oui je sais que bien des Femmes, sans pour autant être soumises dans le sens que nous comprenons nous, s’attèlent chaque soir à cette deuxième journée. Et bien souvent elles le font sans même se poser de question puisque leur éducation et la société les maintiennent dans cette croyance que « c’est comme ça ma pov’ Lucette, faut bien le faire sinon on s’en sort plus ».
Pour autant je ne me sens pas l’envie d’imposer cela à mon Faya. Je suis de ces féministes qui se battent pour un salaire égal à celui des hommes, pour une reconnaissance du droit des Femmes à disposer librement de leur corps, pour le droit de porter une jupe si on le souhaite sans se faire traiter de pute (la liste n’est pas exhaustive). Mais je suis aussi de celles qui pensent que les hommes doivent en échange avoir non seulement les mêmes devoirs mais aussi les mêmes droits que ceux que nous revendiquons.
Je suis donc très loin d’une vision gynarchique dans ma relation avec mon soumis. Et si c’est pour le récupérer totalement mort de fatigue une fois le petit couché, je crois qu’alors nos moments d’intimité D/s se résumeraient à le voir s’endormir après 5 minutes passées à mes pieds…
Mon plaisir est certes primordial mais il est bien plus présent quand ma petite chose se love à mes pieds que quand elle récure le parquet ;)
Du coup, la Discipline Domestique disparaît peu à peu et elle est remplacée par du vanille équilibré et ce n’est pas si mal que ça.
Pour autant on n’oublie pas l’un comme l’autre ce désir commun, et j’espère que le temps nous permettra de réussir à inventer notre DD comme on invente déjà au quotidien notre D/s.